Les mal famées
Roman
Août 2000,
Ed Actes-Sud, Collection Un endroit où aller, dirigée par Hubert Nyssen,
213 pages
Prix Marguerite-Audoux, 2000
Babel 557, 2005
Ce n’était pas cela que nous voulions, Marie et moi. Une maison comme celle-là, nous n’en voulions pas. Marie disait : sache-le, une maison, c’est le poison. Le toit et les caves sont sources de contrariétés. Il nous faut un appartement. Là, nous serons tranquilles. Pas de fuites ou d’infiltrations venant du toit, pas d’odeurs ou de bêtes montant des caves, et en ce moment, inutile de réclamer auprès des propriétaires : avant d’obtenir gain de cause, tu peux moisir. Ils ont d’autres chats à fouetter que de prévoir le confort des locataires, l’état de leurs caves et de leurs gouttières. Crois-en mon expérience, surtout pas de maison individuelle. Elle n’en avait jamais eu, elle savait donc de quoi il retournait.
Extraits de presse
On ne peut évoquer toutes les vies que brasse le récit d’Anne-Marie Garat sans mentionner la façon de raconter, la prose légère, presque aérienne, émaillée de résonances poétiques. Il est un plaisir particulier de la lecture à découvrir les destins de cette époque, aussi difficile et trouble fût-elle, à travers une écriture qui exprime le plaisir des mots et qui, en quelque sorte, éclaire le tableau par l’enchantement de la langue.
Anne Thébaud, La Quinzaine littéraire, 15/09/2000
Anne-Marie Garat est la championne de ces plongées en eau profonde. Ses réprouvées détournent le polar au profit de la métaphysique, décortiquent le monde jusqu’à son noyau d’indicible chaos et rapprochent l’auteur de L’Insomniaque au sommet de son art.
Jean-Baptiste Michel, L’Express, 14/9/2000
Ce douzième livre d’Anne-Marie Garat est une de ces histoires secrètes, délicates, improbables, qu’elle sait magnifiquement raconter. On comprend immédiatement, en commençant la lecture, que l’atmosphère de mystère, de non-dits, de violence contenue, de peurs enfouies ne se dissipera pas au cours du roman, au contraire.
Josyane Savigneau, Le Monde des Livres, 27/10/2000
Mais il importe peu de résumer ce court récit, d’une très grande élégance, qui place sous un éclairage singulier les cuisines de la guerre. Un tableau de Vermeer ou de Georges de la Tour. D’une construction subtile, par alternance de plans larges et de plans rapprochés, ce que les Mal famées expose d’existence n’est pas son excitation visible mais son léger bougé. L’infime tremblement des choses.
Tiphaine Samoyault, Les Inrockuptibles, 07/11/2000
C’est d’une beauté inquiète, d’une bouleversante profondeur formelle, et d’une infinie puissance intellectuelle.
Maxime Romain, La Marseillaise, 09/10/2000